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Invisible
mais pas absent

Vincent a pris une décision radicale : quitter Facebook et tous les réseaux sociaux. Son soucis, la protection de ses données personnelles. Il met tout en oeuvre pour ne pas les parsemer sur la toile.


Par Maud Damas


Pendant cinq ans, Vincent a utilisé Facebook, avant de dire stop. « Je me suis désinscris parce que je n’en voyais plus l’intérêt, et parce que les mauvais côtés prenaient le pas sur les bons », raconte-t-il. Son usage principal du réseau social était l’organisation de soirées. « C'est quand même bien plus pratique que les textos ! » Mais il s’y trouvait également pour d’autres raisons : « Lire les nouvelles publications sur le fil d'actualité, regarder les murs de gens que parfois je ne connaissais même pas, leurs photos. Bref, ça ne servait à rien ».

Celui qui est aujourd’hui développeur informatique s’est rendu compte que le réseau social lui demandait beaucoup de temps.
​« J'allais sur FB vraiment très souvent quand j'étais sur mon ordinateur à travailler, que ce soit à l'école ou en entreprise. J’y passais deux minutes, et je fermais, mais ça me déconcentrait pour rien. » En rentrant chez lui le soir, même rituel, bien qu’il se connectait moins fréquemment.

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C’est à cause  de cette perte de temps, et de « la place que ça occupait dans l'esprit avec toutes les actualités sans intérêt, les ragots, etc. » que Vincent a décidé de dire stop à Facebook. « Pour Google+, LinkedIn et autres, c'est parce que je ne m'en servais pas, et que je n'ai pas envie de laisser des informations personnelles chez eux », admet le jeune homme de vingt-deux ans. Les réseaux sociaux accumulent des données sur leurs utilisateurs, et Vincent ne voulait pas que toutes ces entreprises se fassent « du fric sur son dos ».


Vincent est lucide : « Je ne pense pas être invisible du tout ! Après, quand on tape mon nom dans Google, on ne retrouve rien sur moi. Mais je ne suis pas un hacker ou un génie de la sécurité ou quoi que ce soit. Je n'y connais presque rien ». Toutefois, il est soucieux de ne pas laisser trop de données personnelles lorsqu’il navigue.


Vincent s'est donné différentes lignes de conduite :

  • Utiliser un pseudonyme ;

Ne pas rentrer d'informations inutiles, comme le numéro de téléphone ;

Posséder plusieurs adresses mail ;

Surfer sur Duckduckgo plutôt que Google.


L’ingénieur en informatique entend également créer une adresse email
« qui ne contienne ni son nom, ni son prénom, et qui passe par un service qui ne soit pas une entreprise privée ». Le but, pouvoir profiter pleinement des sites qui recquièrent une inscription, tels que les sites d’information. Des sites permettent ainsi de se créer une adresse email anonyme et voir son courrier électronique crypté. Il a également envisagé se servir de Tor, réseau qui permet d’anonymiser les échanges Internet. 

Vincent est convaincu d’avoir fait le bon choix. Il ne regrette pas avoir quitté les réseaux sociaux, dont il doute qu’ils soient réellement efficaces. « Un bon réseau, c'est un réseau de liens ténus avec des personnes proches et qui bouge, pas une liste de contacts très longue de gens qui se fichent de toi ». Et le jeune homme de conclure : « Un grand carnet d'adresse c'est bien, mais il faut surtout qu'il soit de qualité, même s’il est moins fourni. »


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